Et l’Amour, Comment ça va?

Et l’Amour, Comment ça va?*

Si on se posait spontanément la question, « Et l’Amour, comment ça va? » qu’est-ce qu’on s’entendrait répondre? Je suis bien, épanouie, frustrée, c’est bof, etc.? Je crois que la majorité d’entre nous pourrions affirmer que notre satisfaction conjugale provient de nos réactions mutuelles. Par exemple, lors d’un conflit, si on ne se sent pas écoutée, on pourrait se voir soit : crier, le critiquer (t’es bouché!), se replier sur soi-même (rien dire de la situation), se plaindre (ha…écoute-moi!) ou lui exprimer qu’on désire son attention. Parmi toutes ces réactions, seules les deux dernières peuvent rapprocher!

John Gottman, psychologue et chercheur de renom international, a élaboré la théorie de l’attachement chez les couples. Il affirme que pour s’épanouir en couple ce sont les mêmes conditions essentielles qui créent de la sécurité que celles de notre enfance : le respect, la considération, l’écoute, l’empathie, l’admiration, et évidemment, une bonne gestion de ses émotions.

Si ma relation a perdu de son éclat, comment pourrais-je la rendre plus harmonieuse? Tout comme John Gottman, je crois que comment on se raconte son histoire de couple détermine notre façon de la vivre.

Si je me racontais mon histoire de couple (dans ma tête), ou à mon conjoint ou à une amie, en n’y mettant l’attention que sur les aspects négatifs le décrivant, il est certain que nous aurions réciproquement envie de nous éloigner l’un de l’autre. Mettre l’emphase sur ce qu’il aurait dû faire ou ne pas faire, interpréter ses actions, le blâmer, le critiquer ou le dénigrer, est un exemple de sabotage d’harmonie pour nous maintenir dans les conflits et les tensions. Le rejet, l’abandon, l’amertume et le ressentiment sont ainsi alimentés à plein régime!

J’ai grandie dans un contexte familial où l’histoire de couple racontée était souvent négative. On se plaignait de ce qu’on endurait, comme si on était impuissant à changer quoi que ce soit! Lorsque j’ai compris qu’endurer est une décision et que je suis la seule responsable de ma gestion émotionnelle, j’ai commencé à construire mon histoire en mettant plus d’emphase sur ce qui me rapproche, plutôt que sur ce qui m’éloigne. Me donner à lui comme j’aimerais recevoir de lui!

Deux attitudes que je trouve aidantes pour amorcer le processus de se raconter son histoire de façon constructive sont :

  • la gratitude, qui est un acte intentionnel, en y mettant l’emphase sur ce que j’aime en lui et de lui (sa personnalité, comment il pense, s’exprime, me parle, agis);
  • et l’engagement, qui est une décision à donner le meilleur de moi-même dans ma relation de couple pour créer l’harmonie.

En somme, il n’y a rien de plus rassurant de savoir que l’on puisse s’ouvrir et se donner en toute confiance et sécurité lorsqu’on se sent vulnérable. La douceur, l’accueil, l’empathie et la tendresse seraient plus inspirants pour raconter son histoire.

Tant que nos conflits ne compromettent pas nos valeurs profondes (là où il n’y pas d’abus, de violence, de tromperies, etc.) et désirons s’investir dans sa relation, l’harmonie est possible. S‘engager à se voir faire une action pour se rapprocher de notre bien-aimé inspirera et renforcera notre histoire d’amour pour la concrétiser dans l’action. Aimer est un verbe. Ce que je souhaite le plus pour vous et moi, c’est d’aimer comme on souhaiterait être aimé.

*Ce texte s’adresse tout autant aux hommes qu’aux femmes

 

 

Introduction-Mot de Francine

Voici le tout premier mot de Francine.

Écrire est pour moi tout un défi. Mes pensées défilent vite, mais je sais une chose, c’est que j’ai envie de parler avec mon cœur.

Qu’est-ce qui m inspire le plus à vous écrire ce Mot? C’est d’avoir observé autant dans ma propre vie que dans celle des personnes que j’ai rencontrées dans ma pratique clinique, que nous nous maintenons dans la souffrance par manque de connaissance et de compréhension face aux difficultés de la vie.

Comme toile de fond, le Mot de Francine s’inspirera de deux concepts dont l’un est très populaire actuellement en psychologie clinique: «la pleine conscience» et  l’autre, «s’accueillir dans sa vulnérabilité», qui le deviendra sûrement.

La  pleine conscience signifie « État de conscience qui résulte du fait de porter son attention, intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se déploie moment après moment »( Kabat-Zinn, 2003). Ici la personne s’ouvre à reconnaitre ce qui se passe en elle (émotions, pensées, etc.) pour mieux comprendre ses réactions face à ce qu’elle vit.  Et par s’accueillir dans sa vulnérabilité, je dirais intuitivement, c’est l’attitude d’auto-compassion lorsque je reconnais et accepte la responsabilité de mes actions, de mes besoins et des limites dont je souffre.

Je crois qu’il nous est impossible de s’accueillir authentiquement tant que nous n’admettions pas ce qu’on se voit faire (réactions) pour essayer de réduire sa souffrance, que nous ne consentions pas à se voir tels qu’on est et que nous n’acceptions pas nos limites. Vous savez quoi? C’est toute une libération d’accepter d’être imparfait pour se permettre d’être soi-même! Est- ce que je me le permets en tout temps? Bien sûr que non! C’est ça le beau défi de la vie : apprendre à développer l’auto-compassion pour s’accueillir par la pleine conscience et utiliser ses souffrances comme baromètres. Cela pourrait nous permettre d’être plus observateurs de sa souffrance que d’être sa victime.

Je souhaite de tout cœur que mes partages, mes réflexions et mes questionnements soient pour vous une source d’espoir et d’inspiration pour créer un changement dans votre vie: bref, faire des actions concrètes pour s’approcher de ce qui est important pour soi.

 

 

  • Francine Bérard, M.A., psychologue
    Pour voir et vivre sa vie sous un meilleur jour
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